WESTERN SAMOA ou SAMOA OCCIDENTALES
Robert Louis Stevenson, finit ses jours à Apia.
Le plus célèbre des écrivains de récits d’aventure était tombé amoureux du site et des samoans. Les habitants le lui rendirent au centuple. Quand il mourut en 1894, deux cents d’entre eux tracèrent un chemin escarpé jusqu’au sommet du mont Vea. Ils travaillèrent d’arrache-pied toute la nuit pour porter sa dépouille au petit matin dans ce site grandiose qui domine des plages à la blancheur immaculée.
Ces îles en plein cœur du Pacifique Sud, situées entre Tahiti et La Nouvelle-Calédonie, furent découvertes en 1722 par le néerlandais Jacob Roggeven. Elles reçurent d’illustres voyageurs, tels La Pérouse et Bougainville qui leur donnera le nom d’Îles des navigateurs.
Contraste frappant entre le sable, d’un blanc éblouissant, et les palmiers vert profond qui se penchent sur la plage dans une douce caresse. Par-ci et là, les rochers de lave noire émergent des eaux émeraude comme de fantastiques silhouettes. Visions uniques. Inoubliables. Les Américains d’Hollywood ne s’y sont pas trompés, ils y sont venus maintes fois tourner de nombreux films. Des grands spectacles qui ont fait rêver le monde entier.
La route qui mène de l’aéroport à Apia, la capitale, est une des plus étonnantes au monde. Le lagon et ses églises toutes proches rivalisent de beauté. Lorsqu’il arriva devant les femmes de ces lieux enchantés et leurs falés traditionnels ouverts à tous vents, le navigateur Rupert Brooke s’exclama : C’est donc vrai tout ce qu’on raconte sur les mers du Sud, ces beautés samoanes marchent comme des déesses… Pour les samoans, cela ne fait aucun doute, l’Eden avait son emplacement dans ici. L’image de la Génèse, apportée par les premiers missionnaires chrétiens, s’adapte parfaitement au sentiment des autochtones qui pensaient que cet endroit faisait partie du paradis terrestre. Les Samoa Occidentales, indépendantes depuis 1962, comportent deux grandes îles : UPULU et SAVAII et entre les deux, les Îlots enchanteurs d’APOLIMA et MANONO. Sur Upulu est située la capitale Apia. Une ville d’autrefois, avec ses maisons coloniales en bois, ses vérandas et ses bords de mer que les familles de samoans envahissent les jours de marché. Les boutiques y sont ouvertes 24 H sur 24 H et l’on y échange et l’on vend de tout. Mais c’est surtout un endroit où l’on mange, où l’on dort, où l’on cause. Commencez votre visite par ce marché. Les commerçants sont assis par terre, légumes et fruits répandus à même le sol. Pourquoi un éventaire ? Un luxe bien inutile ici. La grand-mère dort dans un coin et la maman allaite son dernier né (qui en France, serait sevré depuis longtemps). C’est le rendez-vous familial, le prolongement de la maison. Un marché convivial, comme on en voit peu au monde. Indolent, sans cris, il semble avoir l’éternité devant lui. Un lieu reposant, plein de sourires. Il est à la ressemblance des Samoa, un pays où la gentillesse n’exclue pas la dignité et où les danses n’ont pas la lascivité de celles de Tahiti. Elles constituent pourtant une partie intégrante de l’existence.
Comme dans tout le Pacifique, l’influence des missionnaires est grande. Un Français, le père Joseph Allais, vit aux Samoa depuis quarante ans. Il ne tarit pas d’éloges sur ses paroissiens. Pendant toutes ses années de mission, il a amassé une somme inouïe de connaissances sur le Pacifique. Sa bibliothèque renferme plus de deux mille livres consacrés à cette seule région ; un incollable sur l’histoire des Samoa et de ses traditions restées très vives. Il est intarissable quand il s’agit de parler de ses protégés. On ne se lasse pas de l’écouter. Il sait tout et sur chacun. Tenez ! Cardinet, le restaurateur chez qui nous déjeunons seraIt probablement étonné si on lui apprenait qu’un de ses lointains ancêtres, chasseur de baleines, se prénommait Eugène,…
Le père Allais connaît leur fierté, mais n’arrive toujours pas à se faire à leur attitude face à l’argent : les femmes affichent leurs dons à l’église avec ostentation et si un habitant du village ne donne rien, ou s’il donne peu, il est montré du doigt et mis à l’index de la communauté. Il n’aura plus qu’à rentrer dans son trou. Comme un crabe ! .
Les samoans sont fiers. Ils ont réussi pendant des siècles à garder leur identité. Contre les Allemands, les Anglais, les Américains et même contre les français ! C’est grâce à cela qu’ils sont devenus forts. Leur toute première qualité !
Les décisions qui engagent le village sont toujours prises à l’unanimité au cours d’une assemblée nommée fono. C’est à qui prononcera le plus éloquent discours, à tel point que la plus simple des cérémonies dure parfois plusieurs heures ! Pendant que les orateurs délégués rivalisent de brio, chacun exprime son point de vue. Les autres réfléchissent un quart d’heure (ou une heure !) sur ce qui vient d’être dit avant qu’un autre orateur ne prenne sa place.
Visiter l’île d’UPOLU, c’est d’abord s’attarder dans les villages d’une propreté toujours méticuleuse. Partout, les falés (demeures samoanes traditionnelles) sont groupés en demi-cercle autour de la pelouse semée de fleurs éclatantes. L’habitation est composée d’un toit végétal reposant sur des piliers disposés en ovale. Chacun de ces piliers a un rôle social et pendant la cérémonie du kava, chaque assistant s’assied au pied d’un pilier déterminé ; toute l’ordonnance et tout l’enchantement de la cérémonie serait sinon rompu. Les parois de ces falés sont faites de nattes mobiles destinées à protéger les occupants des rayons du soleil. Mais les trois quarts du temps, ces nattes sont relevées et la vue plonge sans entrave sur la femme occupée aux tâches quotidiennes et cela ne gène pas le moins du monde les occupants. La grand mère est étendue sur une natte et les enfants jouent en riant aux éclats. Ils courent vers vous dés qu’ils vous aperçoivent pour le plaisir de figurer sur une photographie. Toute la vie de la famille se déroule à la vue de tous. Un contraste frappant, en comparaison des villages africains et même métropolitains ! Où l’existence se passe en huis clos à l’abri de tous les regards. À tort ou à raison, les samoans attribuent cette façon de vivre à un sens très communautaire et à l’harmonie qui règne dans les îles.
Séjournez dans l’Aggie Grey d’Apia, le plus charmant et le plus célèbre hôtel du Pacifique. Traversez l’île par le col de Mafa et les chutes de Sapoaga. Solamumu et Lefaga avec leurs plages radieuses. Allez à Savai’i, la plus grande île des Samoa et surtout plus encore qu’Upolu, jetez un coup d’œil à ces merveilleux villages et leurs falés restés tels qu’au siècle dernier.
POUR REUSSIR VOTRE SEJOUR AUX ILES SAMOA
GEOGRAPHIE :
Les Samoa sont divisées en deux territoires distincts : les Samoa Occidentales, avec leur capitale Apia et les Samoa américaines, dont Pago-Pago (prononcez Pangopango) est la capitale. Les Samoa Occidentales renferment deux grandes îles : Savai’i (1800 km2) et Upolu (1100 km2). Elles sont séparées par un détroit de 1,7 km. Savai’i culmine à 2000 m avec un volcan central qui a fait une éruption en 1902 et un second cratère, réveillé en 1905, repris de l’activité pendant 6 ans.
Upolu (où se trouve la capitale Apia) culmine à seulement1000 m. Le tour de l’île fait 220 km qui se situe à 1500km de Tahiti, à 4000km d’Honolulu et de Sidney.
CLIMAT :
Tropical, rafraîchi par le Pacifique. La température varie en été de 27 à 32° (de 25 à 30° en hiver). Les pluies atteignent parfois 4000 mm selon les régions (très fortes et courtes précipitations), tandis que le soleil brille plus de 2500 heures chaque année.
FORMALITES :
Passeport valide. Aucun visa, jusqu’à un mois de séjour.
MONNAIE :
Le dollar samoan, appelé tala, est divisé en 100 sene. Les banques sont ouvertes du lundi au vendredi de 9 h30 à15 h.
LES HÔTELS :
Les deux meilleurs d’Appia sont l’Aggie Grey et le Tusitala. Sur l’île de Savai’i, le Vaisala. L’Aggie Grey est une institution dans le Pacifique. À côté de ses falé plus traditionnels, il comporte 120 chambres avec air conditionné.
LES RESTAURANTS :
Les meilleurs restaurants sont ceux des hôtels précités, auxquels il faut ajouter l’excellent « Le Godinet » et sa spécialité la langouste Mornay. Notez que des fêtes typiquement samoanes (les fafias se déroulent chaque semaine dans les principaux hôtels).