Le mamba vert fait partie d’un reportage sur le commerce des animaux sauvages au Togo, commandé par le Figaro Magazine.
Capture d’un mamba vert
Pour être sur de réaliser cette image rapidement, nous avions amené un mamba vert déjà capturé. Ce serpent arboricole traque ses proies, les oiseaux en général, en se confondant dans les branches des arbres. Les chasseurs armés de bambous, dont la pointe a été tranchée longitudinalement, tiennent leur outil écarté par un caillou entouré d’une corde. Lorsque l’animal est pris dans la fourche, il ne reste plus qu’à tirer sur le caillou pour immobiliser l’animal devenu inoffensif.
Etant informé que ce mamba pouvait atteindre des vitesses foudroyantes et se projeter vers sa proie en une fraction de secondes, je prenais prudemment de la distance en plaçant un gros téléobjectif de 300 mm devant mon appareil. Mais, excité par la scène et oubliant toute prudence, (il faut dire que le mamba vert était tenu fermement par le chef des chasseurs) je m’approchais à une dizaine de centimètres et, armé d’un fish-eye (objectif qui permet de capter les scènes avec un grand champ de vision), je faisais cette image, certes déformée, mais très impressionnante.
Christian Voulgaropoulos
Christian Voulgaropoulos est un photographe de Presse, spécialisé dans le reportage magazine. Il a travaillé pour les plus grands médias de France et de l’étranger . Grand reporter au Figaro Magazine, pendant une dizaine d’années, il a vécu des aventures hors du commun. Accompagnant Nicolas Hulot, au sein de l’équipe Ushuaia, il réalise des reportages sur les papous de Nouvelle Guinée Papouasie, survole l’Alaska à bord d’Explorer, l’avion « tout terrain » créé par Hubert de Chevigny, et plonge sur des épaves à prés de 50m de profondeur dans l’Océan Pacifique. Il a vécu toutes ces aventures, avec une curiosité insatiable, affrontant parfois des situations dangereuses.
Aujourd’hui, il se consacre à l’enseignement et réalise des sujets vidéo dans l’institutionnel. Il s’est également spécialisé dans les visites virtuelles en 360° et crée des images panoramiques dans lesquelles il intègre des vidéos
Oeil vif, verbe énergique et passionné, crinière argentée et moustache à la Brassens, voici Christian VOULGAROPOULOS. Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, notre homme sillonne le monde à la recherche d’expériences, de rencontres et d’étonnements. Hédoniste convaincu (« je ne fais pas de l’art, je prend du plaisir »), il ne ménage pas pour autant ses efforts pour satisfaire un autre versant de sa personnalité: le perfectionnisme.
Ses premières photos, il les fait dans une forêt. Bourgeons, feuilles mortes, troncs, talus, tout l’inspire ce jour là, tant l’ivresse est grande… Il vient d’acheter « par hasard » son premier appareil, un Asahi Pentax Spotmatic 1000, aussitôt devenu objet de fascination (« ce bel objet, solide, costaud,… ces molettes, ce métal poli… »). C’était il y à 45 ans.
Christian VOULGAROPOULOS venait de rencontrer l’amour de la photographie
Depuis,
Il s’est promené, infatigable globe-trotter, curieux de tout, émerveillé par les surprises que lui réservent les êtres et les lieux.
Il s’est promené, dans les rues du vieux Bordeaux, traquant au téléobjectif les « tricoteuses » attendant le client, ou dans les forêts des Landes, pour fixer les gestes de la récolte de la résine, ou encore dans les lavoirs de Ménilmontant, pour immortaliser les dernières lavandières…
Il s’est promené, en Alaska, au Brésil, en Egypte, en Amérique Centrale, et aux Etats Unis.
Il a rencontré des indiens en Amazonie, des chercheurs d’or dans le Matto Grosso,
des sorciers en Papouasie…
Aucune formation technique ne le prédestinait à ce qui allait devenir son métier: photographe de presse.
Ni école de photo, ni école de journalisme. Seul l’amour de la vie et son insatiable curiosité ont guidé ses pas et son regard, de la pomme de pin en gros plan, à la tribu d’indiens en panoramique.
Son exigence de qualité s’est renforcée au fil de ses collaborations avec VSD, le Figaro Magazine, où il a aussi découvert le plaisir et la richesse du travail en équipe, le bonheur de raconter des histoires avec des images et avec des mots. Ce qu’il aime faire aujourd’hui? Des images très travaillées, « de la grande mise en scène » selon ses propres termes. Passer deux jours et deux nuits au pied des Pyramides de Gizeh pour réussir la photo désirée ne lui fait pas peur… au contraire, c’est comme un jeu, d’autant plus excitant que les règles qu’il fixe sont complexes. Plus les défis techniques sont élevés, plus il prend de plaisir à travailler.
Plaisir, le maître mot pour Christian VOULGAROPOULOS, qui s’avoue « fasciné par les gens qui n’ont aucun intérêt à ce qu’ils font ».
Perfectionniste, il apporte un soin tout particulier à ses éclairages. Il a le talent d’apprivoiser la lumière, et, quand elle n’est pas à son goût, de la créer. Qu’il faille 20 flashes simultanés pour parvenir au résultat qu’il désire; tant mieux!
Son goût pour le travail sur la lumière s’est nourri du cinéma français des années 40/50 (Ah ! Clouzot!…), de l’œuvre de Wim Wenders qu’il admire sans réserve, de ses « maîtres » Doisneau et Cartier-Bresson.